Je suis dans un lycée où l'homosexualité n'est pas tolérée. Elle le serait, si la majeure partie des élèves et du personnel n'étaient pas que des homophobes en puissance. C'est vers eux ce soir que je tourne ma prière. J'ai découvert mon orientation sexuelle à l'âge de 14 ans. Et c'est vers mon frère le premier que s'est tourné mon cœur. En réalité, c'est un petit peu plus compliqué que cela et je comprendrais que mes propos vous choquent. Ils sont répugnants. Je ne devrais pas tenir ce discours, mais le fait est que oui, je suis amoureux de l'un de mes frères. Mais cette prière ne lui est pas adressée. Non, j'adresse cette prière à mes bourreaux du lycée, en espérant que, si un jour ils tombent sur cette page, ils se reconnaîtront. J'appréhende chacun de mes trajets pour me rendre en cours. J'arrive en général après tout le monde pour essayer de croiser le moins de gens possibles. Je rase les murs. Je vis avec une perpétuelle boule au ventre, amertume au fond de la gorge. Mon stress me cause des difficultés respiratoires et je suis devenu avec le temps à moitié agoraphobe. Je n'étais pas comme ça, avant, vous savez. Je passais mon temps à rire, j'étais vraiment très extraverti, j'avais toute une bande d'amis. Ils m'ont détruit. Ce n'était qu'un jeu pour eux et ils m'ont détruit. En s'amusant. Pour rire. Ils ont foutu ma vie en l'air pour déconner ! Putain. À l'époque je ne savais pas que des mecs comme ça existaient. Ils me font pitié. Je les méprise. Je les méprise tellement. Leur vie doit être bien triste pour qu'ils prennent plaisir à détruire celle des autres.
Il y a des moments comme celui-là où je me dis que, oui, je vaux bien plus qu'eux.
La haine est le refuge de ceux qui ne supportent pas de faire face à leur souffrance.
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